Voyons en quoi sophrologie et hypnose peuvent vous aider et en quoi elles ne sont pas des solutions miracles.
Douleurs chroniques : lorsque la douleur perdure et n’est pas soulagée par les médicaments, la vie est un cauchemar. Car outre le fait que la douleur nous envahit et régit notre quotidien, nous sommes submergés par ce sentiment d’incompréhension, d’isolement et de perte de confiance.
C’est pourquoi de plus en plus de personnes touchées par les douleurs chroniques et démunies face à leur souffrance, se tournent vers d’autres méthodes complémentaires plus douces comme l’hypnose, la méditation ou la sophrologie.
Douleurs chroniques : de quoi parle t’on ?
La douleur est, rappelons-le, définie selon l’Association internationale de l’étude de la douleur (IASP)5 comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en termes d’une telle lésion. C’est donc une expérience complexe comprenant des caractéristiques tant sensorielles, qu’émotionnelles, cognitives et motivationnelles. De plus, la douleur est influencée par nos représentations, notre vécu au sens large (vécu par rapport à d’autres douleurs que nous avons connues, par rapport à nos événements de vie).
Sauf cas exceptionnel, nous sommes tous amenés à ressentir une douleur. Et je dirai : heureusement ! Car la douleur est un signal d’alarme fort, utile et salutaire dans la plupart des cas. Par exemple, à la suite d’un coup , d’une blessure, d’une brulure ou lorsque l’un de nos organes souffre. On parle alors de douleur aiguë.
Mais quand la douleur persiste pendant des semaines ou des mois alors que la cause initiale est traitée, ou dans le cas de maladies prolongées comme l’arthrose, le cancer, l’endométriose, la sclérose en plaques, fibromyalgie, on dit que la douleur est chronique. Cette sensation perd alors sa signification de signal d’alarme : la douleur n’est plus un symptôme mais devient une maladie. Et très vite, la douleur impacte le moral.
« La douleur chronique est un syndrome qui ne protège pas l’homme mais le diminue «
René Leriche, chirurgien et physiologiste
En effet, lorsque la chronicité s’installe, une spirale se met en place : la personne souffrante devient moins active, commence à avoir peur de bouger (kinésiophobie) voire à avoir peur de la douleur elle-même (algophobie). S’installent alors des troubles du sommeil, et ainsi une fatigue physique et morale, une anxiété et des troubles dépressifs, une perte d’estime de soi. Et plus le temps passe, plus cette spirale se renforce. La douleur prend de plus en plus de place, déstructure le temps, les sensations. Nous devenons douleur.
L’importance du cerveau dans la douleur : « no brain, no pain »
« Pas de cerveau, pas de douleur ! » plaisantait le neuroscientifique Patrick Wall.
La douleur est liée à des stimulations intenses via nos sens qui déclenchent immédiatement une transmission d’informations depuis les récepteurs de la douleur appelés nocicepteurs, localisés au niveau de la peau, des muscles, articulations, viscères… – vers le cerveau.
C’est donc bien le cerveau qui donne un sens à la douleur, détecte une intensité, génère une réaction de défense de l’organisme. Comme le cerveau qualifie la douleur en fonction de son expérience et de ce qu’il a appris, il est aussi possible d’avoir une action sur lui pour modifier sa gestion de la douleur.
La douleur : une expérience subjective
Le ressenti de la douleur peut être très différent d’une personne à une autre mais aussi chez une même personne, selon son environnement et son vécu émotionnel de la douleur. L’imagerie cérébrale montre d’ailleurs que les centres cérébraux responsables de la perception de la douleur sont liés aux centres des émotions.
La douleur exprimée, vécue, ressentie diffère selon de nombreux paramètres : pays d’origine, classe sociale, éducation, religion, profession, contexte familial, parcours de vie. C’est ainsi que les croyances, les émotions, les craintes vont moduler la perception de la douleur et influencer l’expression et l’action de la personne.
Hypnose et sophrologie pour moins souffrir face aux douleurs chroniques : comment ça marche ?
Loin de nous l’idée de vouloir supprimer la douleur car elle est indispensable. Mais une fois l’alerte donnée, le risque pris en compte, la douleur n’a plus d’utilité. C’est là qu’il est intéressant d’intervenir pour aider à vivre avec l’invivable.
Hypnose et sophrologie permettent notamment de devenir acteur en apprenant des techniques de relaxation, de respiration, de visualisation en sophrologie mais aussi par des suggestions hypnotiques et ainsi utiliser ces outils pour :
- Lâcher prise, de faire un pas de côté et d’observer, moduler sa douleur et activer ainsi ses ressources
- Réinvestir son corps qui n’est pas que douleur, se réconcilier avec son corps
- Réduire la notion de « négativité », de fatalité, d’impuissance face à l’expérience douloureuse en réapprenant à orienter son attention vers du « positif »
- Aider à la gestion du stress, facteur souvent déclenchant ou aggravant de la douleur, par la visualisation et la recherche de solutions antalgiques.
- Varier l’intensité de la douleur (manipuler mentalement pour réduire la douleur)
- Substituer des sensations désagréables ou douloureuses par des sensations de soulagement
- Distordre le temps afin d’accélérer le temps douloureux et ralentir le temps agréable
- Délimiter la douleur pour ne plus s’identifier à elle et reprendre conscience de son schéma corporel dans son entièreté.
Si elles ne font pas disparaitre toutes les douleurs, la sophrologie et l’hypnose en soulagent beaucoup et permettent de mieux vivre au quotidien. Elles aident notamment les personnes à accueillir la douleur qui fait partie de la vie et la souffrance qu’elle peut engendrer. L’objectif est d’apprendre à écouter cette douleur et à l’accepter de façon à en atténuer les impacts sur la qualité de vie. Sophrologie et hypnose sont sollicitées par de nombreux hôpitaux pour l’accompagnement des patients avant, pendant et après les interventions, et en cas de douleurs chroniques.
Focus sur une technique d’autohypnose anti-douleurs
L’autohypnose, tout comme la sophrologie, est une méthode visant l’autonomie dans la gestion de sa douleur. Elle nécessite un accompagnement sur plusieurs séances par un praticien en hypnose et une entrainement personnel : plus vous allez pratiquer et plus vous entrerez facilement en état hypnotique. Le praticien vous apprendra à vous mettre dans de bonnes conditions, à vous installer dans cet état en toute sécurité, à toujours poser une intention, un objectif et à travailler sur les suggestions hypnotiques et …à sortir de l’état hypnotique !
- Installez-vous dans une position agréable
- Prenez quelques instants pour observer les points de contact entre votre corps et la surface sui vous soutient (sol, coussin chaise …)
- Sans essayer de vous détendre, sans chercher à vous relaxer, observez simplement comment votre corps respire. Quels sont les mouvements de cette respiration ?
- Si vous le souhaitez, vous pouvez laisser vos paupières se fermer quand c’est le bon moment pour elles
- Si une partie du corps est moins confortable, moins détendue, prenez juste un instant pour définir ses contours
- Sont-ils les mêmes à l’inspiration et à l’expiration ? Ou bien sentez-vous des petites variations ?
- A quoi ressemble cette sensation ? Quelles sont ses couleurs, sa forme ? Sa texture ?
- Observez si cette image se modifie entre le temps de l’inspiration et celui de l’expiration. Peut-être change-t-elle de couleur ? Devient-elle plus petite ? Ou pourrait-elle se dissoudre comme un sucre dans un café ?
- Laissez évoluer cette image. Prenez tout le temps qu’il vous faut pour que cela devienne de plus en plus confortable.
- Lorsque vous sentirez que c’est le bon moment, prenez trois grandes inspirations puis ramenez toute votre attention ici et maintenant
- Reprenez contact avec vos points d’appui, la pièce dans laquelle vous vous trouvez
- Laissez vos yeux s’ouvrir, étirez-vous
- Reprenez le fil de votre journée en gardant les sensations de l’expérience que vous venez de vivre.
Note : vous pouvez faire cet exercice en cas de gène ou de douleur physique mais aussi pour traverser un moment émotionnel difficile (stress, colère, tristesse).
Mieux vivre avec mes douleurs chroniques : pourquoi consulter Valérie Fanget?
Valérie Fanget, je suis Sophrologue et praticienne en hypnose à Paris 9 & Paris 10.
Je vous accompagne dans la gestion du stress au quotidien en prévention santé et dans votre parcours de soin. Au-delà de ma formation initiale, je me suis formée notamment à la gestion de la douleur, à l’accompagnement des personnes touchées par le cancer et des aidants. Je suis également certifiée formatrice en auto-hypnose.
Pour tenir compte des états de santé de chacun et ouvrir la pratique de la sophrologie, je consulte au cabinet à Paris 10, à domicile à Paris 9 et arrondissements attenants et à distance en visio où que vous soyez en France et à l’étranger. Je suis également bénévole à l’association Etincelle, rebondir avec un cancer et je collabore étroitement avec les professionnels de santé Paris 9 (CPTS 9).
Important : avant toute consultation en hypnose ou en sophrologie; il est indispensable d’avoir un diagnostic posé par un médecin. Car ni l’hypnose ni la sophrologie ne se substitue ou ne doivent interférer avec un traitement médical.
Pour aller plus loin
https://www.inserm.fr/dossier/douleur
https://www.frm.org/recherches-maladies-neurologiques/douleur/focus-douleur
https://www.youtube.com/watch?v=NgtSPWBMuws : « Douleurs chroniques persistantes et Sophrologie : une solution miracle ? » par Clémence Peix Lavallée fondatrice de Bien Relax et Dominique Raetz Fournier
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Contenu issu de mes formations « Hypnose et douleur » (Psynapse) , « Sophrologie et Cancer » (IFS) « Certification instructrice autohypnose » (Sophrenzen)